Le Christianisme ou les Christianismes ?

 

 

Il est difficile d'imaginer un phénomène religieux plus diversifié que le Christianisme d'aujourd'hui, il serait plus approprié de dire les christianismes .

 

 

 

Nous avons par exemple aux Etats-Unis des pasteurs qui exercent dans des conditions précaires et des « télé-évangélistes » qui pour de l'argent, sont à l'affiche d'une douzaine de chaînes de télévision, en France, également mais sur internet..
Des mouvements tels que les pentecôtistes, les baptistes et les charismatiques se définissent comme évangélique, mais s'ignorent et s'adonnent à une compétition, mais chacun des représentants vous affirmera qu'ils agissent pour l'avancement du royaume de Dieu, les religions dites historiques tels que le catholicisme et les protestants, essayent avec un résultat mitigé d'existé.



Cette variété de croyances et de pratiques et hélas l'intolérance qui souvent en résulte, nous amènent à nous poser une question :
Devons-nous considérer le christianisme comme une seule chose ou comme beaucoup de choses ? , Christianisme au singulier ou au pluriel ?


Cela n'a rien de nouveau, si je vous assure : aux deuxièmes et troisièmes siècles des croyants croyaient que la mort de Jésus avait apporté le salut au monde.
D'autres pensaient que la mort de Jésus n'avait rien à voir avec le salut du monde, ou encore, ils disaient que Jésus n'était pas mort.
Et que dire des croyances docétistes, (le corps de jésus n'était qu'une apparition), les croyances martionites, (rejet total de l'ancien testament), les croyances ébionites, (acceptation des lois, des habitudes et des coutumes juives), exemple : validité de la circoncision.


Les croyances Nestoriennes, (deux natures en Christ), et également nous avons les croyances gnostiques, (lire les écrits d'Irénée, l'évêque de Lyon : « Réfutation et renversements de la gnose ». La découverte de plusieurs documents à Nag Hammadi nous en dit davantage sur leurs croyances, mais ce n'est pas le thème de cet article, d'où l'indication d' une référence pour en savoir plus. Nous sommes loin de l'enseignement d'une église primitive idéale ! , seulement dans notre imaginaire.

Est-ce différent aujourd'hui ?



Certain juif messianique, un peu comme leurs ancêtres Ebionites mentionne ou pratique les coutumes juives comme le shabbat, la kashrout et l'observation de la pâque juive, tout en croyant à la mort de Jésus pour notre salut. De même il existe des églises « gnostiques » en Californie.

 

 

Le pragmatisme de Théodose

 



L'erreur fondamentale qui a pollué le message du Christ c'est l'ajout des traditions païennes et mythologiques, la très contesté conversion de Constantin n'a pas eu avec le recul, grand-chose de positif pour le message évangélique de Jésus, il a avec son allié Licinius accordé la liberté du culte, alors qu'ils restèrent des adeptes du culte monothéiste solaire, ( Sol dominus imperi romani), de plus il conservera son titre de « pontifex maximus » qui fera de lui l’autorité suprême des religions païennes. Des sources historiques nous informent qu'il s'est fait baptisé sur son lit de mort en 337.

Quarante ans après la mort de Constantin, Théodose va imposer le christianisme comme seule religion reconnue de l'empire romain, certains chrétiens sans trop de réflexion ont dû je pense se réjouir d'une telle décision alors que c'est le mariage impossible du politique et du religieux. Néanmoins, ce changement conduisit, finalement, à des supposées « conversions » à grande échelle.



Pourquoi supposer conversion ?



Eh bien en raison des faveurs que Constantin accorda à l'Église, la conversion à la foi chrétienne devint « populaire », l'Église va grandir considérablement. À l'exception du neveu de Constantin, (julien, l'Apostat) tous les empereurs furent chrétiens.
Théodose vit dans l'église chrétienne naissante une manière de favoriser l'unité de l'empire, c’est un pragmatique comme le sont aujourd’hui les politiciens.

Si, par une loi humaine, on prétend imposer aux personnes de croire telle ou telle chose, au gré de la volonté de chacun, la relation à Dieu n'est assurément pas présente, la foi est un choix libre, en conséquence, on ne peut y forcer personne.



Pourquoi le message du Christ n'est pas populaire ?



Parce qu'il est exigeant, son message est un pôle identitaire pour l'ensemble de l'humanité, une invitation à la tolérance d'autrui, de plus , communiquer un message sans le vivre, c'est comme une fontaine sans eau, Jésus nous parle d'exemplarité :

C'est à ceci que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres (Evangiles de Jean chapitre 13, verset 35).

 

Prêcher l'Evangiles Aujourd'hui.



Jésus a dit : s'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader même si quelqu'un des morts ressuscitait. (Luc 16 :31 )



Ceux qui ne veulent pas croire aux paroles du Christ et à sa résurrection sont attiraient pas le surnaturel sans jamais en être rassasier et ils ne parviennent jamais à embrasser la vérité qui nécessite une décision, c'est-à-dire de faire acte de repentance, si cela reste lettre morte alors aucun miracle ne pourra le faire. Le miracle n'est pas une fin en soi.


La résurrection de Jésus est le plus grand des miracles donné par le créateur parce que c'est le seul qui soit de nature à nous faire passer des ténèbres à la lumière
Il serait réducteur de dire que l'Évangile, ce sont les miracles, L'Evangiles, c'est Jésus-Christ et tout le contenu de son message. Car on peut être le bénéficiaire d'un miracle et ne pas aller plus loin pour rencontre l'auteur !
L'Evangélisation, n'est pas se que font les chrétiens, mais ceux qu'ils sont réellement.



Conclusion



Déjà à l'époque de l'apôtre Paul, les chrétiens de la communauté de Corinthe perdaient leur temps à se quereller, à former des petits clans, se réclament pieusement pour tels apôtres au détriment d'un autre, Paul va leur dire : qu'il n'est pas avec ses compagnons Appolos et Cephas le fondateur d'un mouvement religieux, ou comme ayant une œuvre à eux, mais de simples serviteurs suivant l'exemple de Jésus-Christ pour le bien de chacun.



« Moyen desquels vous avez cru », « selon que le Seigneur l'a donné à chacun ». Le terme grec « O Kurios » (Seigneur) : c'est-à-dire Jésus-Christ. (1 Cor 3 :5 )

 


Cela signifie que l'efficacité d'un serviteur dépend de cette unique source de force !
Un autre constat peut être fait de cette église de Corinthe : l'exercice abondant des charismes n'est pas une preuve d'une excellente moralité.

Je suis interrogatif à l'étude de certains enseignements et pratiques, j'y voie une dangereuse ressemblance avec les croyances du « Nouvel-Age »
L'enseignement du « Nouvel-Age » dit que les hommes peuvent se considérer comme des dieux, Dieu ne doit plus être cherché à l'extérieur du monde, mais à l'intérieur du moi profond. Et même quand » Dieu » est quelque chose d'extérieur à moi, il est là pour être manipulé, (l'énergie christique).
Cela ne vous évoque-t-il rien ? Il suffit d'observer les mouvements charismatiques d'aujourd'hui pour retrouver une semblable progression dans la divination de Soi.



J'exagère ?



Voici les dires d'un prédicateur américain connu en France et toujours en activité : 

 

il y a en moi un homme-dieu... L'homme spirituel qui est en moi est un homme-Dieu.
Etes-vous un enfant de Dieu ? Alors votre nature est une nature divine ! Vous n'êtes pas un humain ! Quand vous dites : je suis chrétien. Vous dites : Je suis un Messie, en hébreu.
Je suis un petit messie qui marche sur terre ! Savez-vous quel est votre nom de famille ?
C'est Jéhovah ! Je m'appelle donc X Jéhovah ! ( source TBN, 6 décembre 1990 et 1 décembre de la même année dans l'émission du Orlando Christian Center ).



Pour Alphonse Lamartine, poète, romancier, dramaturge et prosateur:

 

 l'homme est un « dieu tombé qui se souvient des cieux »


Pour le philosophe Baruch Spinoza : 

 

catholiques, protestants, Juifs, Turc et Chinois se figurent les malheureux, que Dieu est dans le ciel alors qu'il vit et respire au plus profond d'eux-mêmes. Il y a une vraie religion qui consiste « à persévérer dans son être » à en saisir, d'un geste sacré, tout l'éternel, tout l'absolu, tout l'infini et à lui faire kabbale, c'est de la gnose.



Déjà, dans les premiers siècles de l'Église Paul dira :

 

 je m'étonne que vous abandonniez si promptement celui qui vous avait appelés à la grâce de Christ, pour passer à un autre évangile ; non qu'il y en ait un autre, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent pervertir l'Evangiles de Christ ? (Galates i : 6-7).



Des fausses croyances, (les Christianismes) se mélangent avec de vraies croyances (le Christianisme) et c'est justement toute la subtilité de la contrefaçon.
La libre penseuse théosophique britannique Annie Bessant décédée en 1933 en Inde dira au congrès de la libre-pensée, à Bruxelles en septembre 1880 :

 

 « De lutter par tous les moyens contre le christianisme et de chasser Dieu du ciel. (René Guénon, le théosophisme page 6 ).

 


Jean-Jacques Albors

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1 commentaire

1 - dimanche 29 novembre 2015 @ 15:59 Tanguy a dit :

Hello, quel plaisir de lire ce genre d' info, Explications vraiment au top

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